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Conséquences d'un refus d'appareillage

Voici l'histoire d'une dame qui, n'ayant pas écouté de judicieux conseils, a perdu rapidement son autonomie.

Ma mère est une femme avec une santé exceptionnelle. Elle n'a jamais eu aucun problème de santé si ce n'est, lorsqu'elle était jeune, après la guerre, une opération des coiffes des épaules. Mais ensuite, elle a vécu plus de soixante-dix ans en parfaite forme.

Vers ses quatre-vingt-quinze ans, je lui ai demandé de faire un audiogramme, la sentant gênée depuis peu. Après avoir réitéré la demande plusieurs fois, elle a fini par «céder».

Le diagnostic était prévisible, surdité perceptive moyenne des deux oreilles.

Le premier essai d'adaptation de prothèses auditives se révéla négatif, ma mère disant ne pas les supporter.

Deuxième essai de prothèses, ma mère retourna chez l'audio-prothésiste en «jetant d'un revers» les prothèses sur la table et décrétant «qu'elle entendait très bien».

Quelques mois après, ma mère fit plusieurs chutes, dans la rue, chez elle en se levant la nuit.... Et nous voilà partis pour les interventions des pompiers, les urgences à l'hôpital... Elle tomba cinq fois sur la tête sans séquelles profondes heureusement.

Un jour, elle confondit le bruit du téléphone et de l'alarme incendie ce qui fait qu'elle n'a pas réagi au bruit de l'alarme et ainsi, elle a failli mourir en oubliant le feu sous une casserole. Une voisine a senti l'odeur, heureusement pour les voisins et ma mère ! Voici encore un danger couru lorsque, l'on n’entend pas.

Je lui ai alors expliqué à nouveau que sa perte d'équilibre était principalement due à sa déficience auditive non appareillée. Mais elle refusait toujours d'établir le lien et de reconnaître, sa surdité.

Je dois préciser que ce n'est qu'au cours de ses chutes que j'ai appris qu'elle devait porter des lunettes qu'elle ne portait que chez elle, ne voulant pas les mettre dehors par coquetterie.

Mais revenons à son refus d'être appareillée. Cela, à mon avis, a entraîné assez rapidement sa perte d'autonomie. En effet, son attention aux autres, ses échanges verbaux se sont ralentis très massivement. Elle a commencé à plonger «son nez dans son assiette» lors des repas de famille et à ne plus pouvoir suivre les conversations.

D'autre part, sur le plan cognitif, les pertes de mémoire se sont installées progressivement-, mais très rapidement également. Puis la logique, le raisonnement se sont dégradés.

Enfin pour clore le tout, ma mère a également refusé un déambulateur après ses nombreuses chutes. « Du bout des doigts », c'est le cas de le dire, elle en a pris un jusqu'au jour où elle l'a lâché (comme les appareils auditifs), et... elle s'est cassé le col du fémur. Depuis, elle a perdu toute autonomie. Elle est sourde profonde (car la déficience augmente beaucoup lorsque l'on n'est pas appareillé) et en fauteuil.

Depuis deux ans, plus rien ni personne ne l'intéresse et elle ne peut plus parler depuis quelques mois. Elle a été obligée d'aller en EHPAD et est « très en souffrance »

 

Et moi, je suis sa fille, également très en souffrance par cette dégradation, cette brusque déchéance.

De plus, figurez-vous que je suis orthophoniste, et mes conseils sont très bien suivis par mes patients. Mais pas par ma mère qui, femme très autonome, très sportive, bonne marcheuse, bonne communicante, a refusé le vieillissement et elle s'est piégée elle-même.

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